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Voici un texte que j'ai écrit il y quelques temps pour un forum et dont j'ai eu l'envie de vous faire part.

 

On avait dit, il y a quelque temps, que je ferai un post pour expliquer ce qu’est zazen. Je n’ai d’abord pas trouver le temps de m’y mettre, puis j’ai beaucoup réfléchi. Il y a des chapitres complets écrits sur zazen, et en même temps c’est très simple. Je me tiendrai donc à cette simplicité. Libre à chacun ensuite d’aller fouiller plus loin, tout en sachant que plus on lit, plus on intellectualise, alors que le zen est quelque chose d’expérimental, pas d’intellectuel.

 

Donc qu’est zazen ? Za signifie assis. Zazen, c’est la pratique du zen en position assise.

 

1)      Le zen

Le mot japonais zen dérive du mot chinois chan, lui-même venant du sanscrit dhyâna signifiant « technique de méditation pratiquée en vue d’une réalisation spirituelle ». C’est la pratique bouddhiste pratiquée au Japon. On en distingue plusieurs école : Soto, Rinzaï (qui sont très proches), la Terre Pure…

Je pratique au sein de l’école Soto, créée par Maître Dogen, moine japonais parti en Chine pour rechercher les origines du zen au 13ème siècle.

 

2)      La position assise

La position a une importance extrême dans le zen japonais. On s’assied sur un coussin (zafu) posé sur un petit matelas (zafuton), face au mur dans le zen sôtô. Les jambes sont en lotus ou ½ lotus, le dos est droit, légèrement cambré au niveau du bassin, le menton légèrement rentré dégage les vertèbres cervicales. Les mains sont dans la position du mudra cosmique (hokkaijoin ou dharmadhatu « Sceau de l’océan du dharma »). La main droite est posée sur les jambes paume vers le haut, doigts serrés. La main gauche vient se poser dessus, l’extrémité des doigts au niveau de la base des doigts de la main droite. Les pouces se rejoignent au dessus des paumes, leurs extrémités se frôlant. Les yeux sont à moitié ouverts, le regard naturellement posé sur le sol.

 

3)      Qu’est-ce que l’on fait pendant zazen ?

On ne fait rien !! On reste dans l’instant présent, juste assis : Shikantaza, sans but : mushotoku. Pendant 2 fois 35 à 40 minutes, on bataille avec notre esprit pour ne pas suivre son cinéma et rester juste présent à l’instant. Pour cela on se concentre sur la respiration sans la diriger aucunement, sur la position que l’on contrôle régulièrement, éventuellement sur les douleurs que provoque la position. Les « expériences » (mystiques ?) que l’on peut ressentir sont à bannir car elles sont considérées comme des empêchements sur la Voie. Quand elles arrivent, il faut rapidement les chasser en les considérant comme des productions de l’esprit et revenir à l’instant présent. [je ne dis pas que ces expériences méditatives sont néfastes, mais elles n’ont rien à faire dans zazen].

 

Le groupe dans lequel je pratique est dirigé par un moine. On fait deux zazen entrecoupés d’une marche méditative particulière appelé kinhin, pendant cette marche, la concentration reste la même. Pendant le second zazen, le moine donne un enseignement appelé Kusen. On finit par une courte cérémonie pendant laquelle on récite quelques sutra (dont le sutra du cœur) puis 3 prosternations (sampai) qui permettent de bien dégourdir les jambes !! Cette cérémonie aide aussi à sortir du silence.

 

Je finit par les mots mêmes de Maître Dogen : « [.]dès lors, cessez toute pratique intellectuelle relevant de l’analyse des mots et la poursuite du bavardage. Apprenez à inverser le mouvement pour rallumer la lumière et lui rendre son éclat. Corps et mental s’éteindront d’eux-mêmes et votre visage originel apparaîtra. Si vous aspirez à un tel état, prenez sans plus attendre toutes les mesures pour y parvenir.

[…]Ne pensez pas au bien ni au mal ; ne vous préoccupez pas de ce qui est juste ou faux. Stoppez les agitations du mental, de l’intellect, de la conscience ; cessez les calculs des pensées, des concepts et des perceptions ; Ne visez pas à fabriquer un bouddha, encore moins à faire une saisie sur le fait de rester assis sans bouger. »

 

 

Bibliographie : « La pratique du zen », Taizan Maezumi et Bernie Glassman.

                               « Le grand livre du zen », Association italienne du zen sôtô. 

 

Dôjô zen de Moulins

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